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28.05.2020

PESTICIDES : PARTICIPER À LA CONSULTATION PUBLIQUE POUR S'OPPOSER À LA VALIDATION DE LA "CHARTE RIVERAIN"

La Chambre d'agriculture des Pyrénées Orientales a lancé en catimini le 18 mai la consultation publique "Charte Riverain et distance de traitement à proximité des habitations et des lieux accueillant du public". Cette « pseudo » concertation menée actuellement n'a pas d'autre vocation que de tenter d'acheter la paix sociale dans les campagnes, avec l'accord du Ministère de l'agriculture et du lobby des pesticides ! Ces dispositifs ne répondent en rien aux enjeux bien réels des pesticides. Nous dénonçons des mesures d'affichage, imposées nationalement par le gouvernement avec l'aval de la FNSEA*, qui n'auront aucun effet si ce n'est faire diversion face aux vrais enjeux de société et tendre un peu plus la situation en milieu rural entre paysan(ne)s et riverains.

Mettre en place des zones de non traitement (ZNT) qu'elles soient de 3, 5 ou 20 m, ne sert à rien contre la volatilité des pesticides, l'effet des perturbateurs endocriniens, ou encore les effets « cocktail » imprévisibles.
Ces chartes, en étendant le champ des prétendues « bonnes pratiques », renvoient aux paysan.ne.s la responsabilité de l'empoisonnement par les pesticides, alors même que ce sont bien l'ANSES*, l'État et les entreprises qui les mettent sur le marché.
D'ailleurs, la dangerosité des pesticides est directement liée à la dangerosité des produits et non pas uniquement à des « mauvaises pratiques ». C'est donc bien leur interdiction (en priorité les Cancérigènes, Mutagènes, Reprotoxiques et Perturbateurs Endocriniens) qui doit rester une priorité.

Interdire les pesticides les plus dangereux doit être accompagné de mesures économiques (aides à la transition vers des systèmes économes en pesticides, aides au maintien à l'agriculture Biologique, structuration de filières locales, etc) et commerciales (fin des accord s de libre-échange, arrêt des importations de produits traités avec des pesticides interdits en France, prix minimum d'entrée sur le marché national) permettant aux paysan.ne.s de changer leurs pratiques, de relocaliser l'agriculture et de vivre de leur métier.

L'État se décharge sur les territoires en renvoyant la charge du dispositif aux préfets. Le gouvernement fragmente ainsi la problématique des pesticides en une multitude de problématiques territoriales alors qu'il est question de santé publique.
Les ZNT ne sont pas faites pour protéger les riverains, et encore moins les agriculteurs, mais pour protéger l'industrie des pesticides (UIPP*) vis à vis de l'inquiétude, légitime, qui monte parmi les riverains.

La Confédération paysanne, comme elle l'avait déjà annoncé dans son communiqué du 15 mai (PESTICIDES : ZNT, CHARTE RIVERAIN, FINANCEMENT, UN DISPOSITIF COMPLET POUR NE RIEN CHANGER), encourage à participer massivement à cette consultation CONTRE la validation par le préfet de cette charte dont le seul but est d'appliquer le minimum réglementaire (très insuffisant) sous couvert de dialogue.

Le dialogue que nous souhaitons vivant entre le monde agricole et la société ne peut être cadré par une énième charte. Nous proposons plutôt d'ouvrir la Chambre d'agriculture et ses réflexions aux citoyen(ne)s pour en faire un lieu de partage entre agriculteurs et consommateurs ou habitants du monde rural.
Nous demandons, plutôt que d'écrire des chartes inutiles, que la Chambre d'agriculture accompagne réellement les paysannes et les paysans vers la sortie des pesticides.
Nous demandons également à l'État d'assumer pleinement son rôle en matière sanitaire et de prendre de réelles mesures économiques pour accompagner la transition et les pertes éventuelles qui y seraient liées les premières années.

PARTICIPEZ À LA CONSULTATION PUBLIQUE OUVERTE JUSQU'AU 18 JUIN 18H

NOUS CONTACTER Confédération paysanne des Pyrénées-Orientales
Confédération paysanne des Pyrénées orientales
confederationpaysanne66(at)gmail.com - 06 83 19 74 23